Le 26 avril 1986, le réacteur numéro 4 de la centrale de Tchernobyl explosait. Galia Ackerman fréquente ceux qui sont la mémoire de Tchernobyl depuis plus de vingt ans. Avec Traverser Tchernobyl, elle nous emmène dans des lieux inattendus : la plage ensoleillée du bord de la rivière Pripiat, les forêts habitées par une faune sauvage, le cimetière juif abandonné , les alentours du plus grand radar de détection de missiles intercontinentaux de toute l'URSS, les décharges nucléaires. Elle raconte le vieil homme heureux de sa pêche radioactive, les orphelins irradiés, les vrais et les faux héros de Tchernobyl. Un tableau intime du désastre, mais aussi, en creux, de l'ex-URSS et de ce qu'elle est devenue. Un voyage sur une terre fantomatique, dans le monde d'après.
Prolongeant ses travaux sur la répression, Vanessa Codaccioni analyse et dénonce les ressorts de « la société de vigilance ». Surveillance massive, appel à la délation, légitimation de la répression : une nouvelle servitude volontaire est insidieusement imposée aux citoyens qui deviennent des acteurs incontournables de cette dynamique sécuritaire.
«Il est incontestable que la corruption est systémique en France et qu'elle impacte notre quotidien.»Éric Alt et Élise Van BenedenNous ne nous percevons pas forcément, en tant que citoyens, comme victimes de la corruption. Pourtant nous subissons tous ses effets:nous payons plus d'impôts, nous bénéficions de moins de services publics, nous vivons des injustices. La corruption est un abus de pouvoir qui dégrade la démocratie toute entière. Elle affecte l'économie, le vivre ensemble, la confiance en nos élus. Mais il est possible de résister, comme en témoignent les auteurs de cet essai, tous deux engagés dans une association agréée de lutte contre la corruption, de combattre les manquements à la probité des puissants et d'oeuvrer pour l'éthique dans la vie publique. En démocratie, la souveraineté appartient aux citoyens. Cette résistance citoyenne est aussi une opportunité pour tous de se réapproprier un pouvoir dont ils ont été dépossédés.
Dans ce livre, Ghada Karmi montre que le projet sioniste qui soutient l'existence de l'État d'Israël a toujours été et reste aujourd'hui impraticable. On y trouvera le détail des nombreux projets envisagés pour résoudre le conflit israélo-palestinien, depuis la célèbre - mais jamais appliquée - résolution 242 du Conseil de Sécurité de l'ONU, adoptée après la guerre de 1967. (...) Comme Ghada Karmi le fait remarquer, la situation actuelle est déjà celle d'un seul État. Il est organisé et dirigé par Israël, avec trois groupes d'habitants, les Juifs israéliens qui jouissent de tous les droits, les Palestiniens d'Israël qui sont des citoyens de deuxième ordre avec quelques droits mais pas tous, et les Palestiniens des territoires occupés qui n'en ont aucun. Ghada Karmi montre que la seule solution du conflit est celle d'un seul État, où tous les habitants jouiraient des mêmes droits politiques et civiques - solution aujourd'hui impossible mais qui reste la seule souhaitable.
De l´économie mondialisée jusqu´au plus intime de notre vie quotidienne, de la pollution de l´espace à celle des abysses océaniques, de l´addiction au smartphone aux réseaux sociaux, des armes de guerre toujours plus sophistiquées aux centrales nucléaires, du réchauffement climatique à la sixième extinction de masse, un même dénominateur commun : la technologie. Celle-ci est aujourd´hui au centre de tous nos problèmes. et pourtant tout se passe comme s´il ne se passait rien. Ainsi que Langdon Winner le montre avec brio, rien n´est plus politique que la technologie, qui pourtant échappe largement à notre contrôle. Il est donc de la plus haute importance de chercher à la replacer sous contrôle humain, en lui redonnant une forme qui soit compatible avec la démocratie et le respect du monde vivant.
L'ignorance est au coeur de nombreux débats médiatiques et scientifiques. Du changement climatique aux risques sanitaires et environnementaux, en passant évidemment par la crise du Covid, elle irrigue les discussions autour du conspirationnisme, des fake news ou de la postvérité.
Alors que cette question de l'ignorance a particulièrement été abordée sous l'angle des stratégies de dissimulation mises en oeuvre par les industriels du tabac ou du pétrole, cet ouvrage explore ses dimensions politiques. C'est une analyse systémique de l'ignorance (non plus entendue comme une donnée individuelle) qui est proposée ici et qui met au jour son rôle dans la production des inégalités de genre ou ethnoraciales. Cet ouvrage montre que de la naturalisation de l'ignorance découle une légitimation de l'inaction publique à y remédier.
La question de voter ou non ne porte aucun enjeu. Je suis un absentionniste non-prosélyte. Je ne fustigerai pas un votant, pas plus que je ne tiendrai un non-votant pour un camarade. Le vote ne devient un sujet que si les votants en font un sujet. C'est souvent le cas. Nombre de votants aspergent de sermons les non-votants, taxés d'incivisme, d'irresponsabilité, d'immaturité, d'individualisme. Les non-votants manquent à leur devoir de citoyens. Ils galvaudent la souveraineté politique qui leur a été gracieusement offerte par la démocratie. C'est ici qu'on est soudain tenté d'entrer dans le débat. De montrer aux électeurs ce qu'ils font quand ils élisent. D'observer qu'alors ils font tout sauf de la politique.
Emmanuel Dockès expose dans cet essai ses propositions pour repenser notre société dans tous ses aspects. Au fil de l'ouvrage, l'auteur mobilise les idées les plus progres- sistes et les plus audacieuses sur la monnaie, la démocratie participative, le partage du travail, la propriété d'usage, la rotation des familles, l'autogestion, la liberté d'entre- prendre, les services publics, l'autodétermination...
Ce livre nous entraîne dans une aventure politique concrète, dans un pays où les règles visent à empêcher les abus de pouvoir et à préserver les libertés (avec toute l'imperfection que celà implique). L'ouvrage prend la forme facétieuse du témoi- gnage fictif d'un personnage englué dans les préjugés de notre époque, perdu sur une terre inconnue dont il va découvrir les règles et les moeurs.
Un plaidoyer de combat pour la démocratie, armé de propositions concrètes pour changer les règles du jeu politique. C'est une évidence pour Julia Cagé : nous pouvons faire mieux que le monde dans lequel nous vivons.
Loin d'être un refus de la politique, la crise actuelle de la démocratie représentative voit des citoyens combattre chaque jour pour davantage de démocratie, de participation et d'égalité.
Libres et égaux en voix propose de donner une voix à celles et ceux qui en ont longtemps été privés : les femmes, les classes populaires, les minorités. D'abord en repensant notre système électoral et en garantissant parmi les parlementaires une véritable représentation de la réalité sociale. Ensuite en proposant un nouvel équilibre entre la démocratie représentative et un usage raisonné du référendum. Enfin en permettant aux citoyens de reprendre le contrôle des partis et des médias, afin de dessiner un nouvel horizon politique égalitaire.
En tant que chercheuse et citoyenne, Julia Cagé renouvelle en profondeur la réflexion sur l'égalité politique dans un plaidoyer armé de propositions concrètes pour changer les règles du jeu. Un essai vivifiant et porteur d'espoir sur notre démocratie.
« Ils ont la mémoire courte, ces médias indignés qui se sont mués en grands défenseurs de la morale. Les abstentionnistes, les partisans du vote blanc ou nul, ont été conspués. Tous. Partout. Entre divagations amnésiques et hoquets moralisateurs, les médias oublient un peu vite le rôle qu'ils ont joué depuis plusieurs décennies dans la dédiabolisation du Front national. Ce sont eux qui surfent sur la vague sécuritaire, qui se demandent si «l'Islam est soluble dans la République», qui réfutent toutes contestations du libéralisme ou de l'Union européenne. » En 2002, une presse unanime appelait à voter Jacques Chirac contre Jean-Marie Le Pen au nom de la défense des valeurs républicaines d'égalité et de justice. Quinze ans plus tard, lesdites valeurs avaient été tellement laminées par trois gouvernements successifs, de gauche comme de droite, que la mélodie du danger fasciste dut être rejouée pour pallier l'écoeurement d'une grande partie du corps électoral.
Dans les deux cas, l'unanimisme des « nouveaux chiens de garde » s'est surtout exprimé entre les deux tours. Et puisqu'aucune évaluation sérieuse des rapports de force électoraux ne pouvait laisser penser qu'un (ou une) Le Pen sortirait vainqueur des scrutins, il a fallu frapper vite et fort pour convaincre, contre toute raison, de l'imminence d'un péril fasciste. Avec une cible toute trouvée : l'abstentionniste, voilà l'ennemi ! Accusés de soutenir les Le Pen pour ne pas avoir voulu donner leurs voix à ceux dont ils n'attendaient rien, abstentionnistes et votants « blanc » ont été mis au pilori. L'éditocratie a aussi réservé un traitement spécial aux forces politiques à la gauche du PS : en accusant l'extrême gauche de semer la division en 2002 ; en accusant la France insoumise d'être antidémocrate et démagogique - et donc finalement pas si éloignée de l'extrême droite - en 2017.
Culpabiliser suffisamment les hésitants pour les amener à glisser dans l'urne le bulletin désigné comme le seul légitime ; renvoyer dos à dos l'extrême droite et la gauche radicale : voilà la sordide réalité des grandes manoeuvres médiatiques que ce livre éclaire.
Ce livre traite de notre condition politique présente. Sa question est : pour une politique du point des gens, quels sont aujourd'hui les possibles ? Les ruptures entre l'ayant lieu et les ayant eu lieu portent ces Chronologies du présent.
Ce livre campe l'intellectualité de la politique rapportée à ses processus réels, à ses raisons d'usage. Cette intellectualité se dispose à partir l'énoncé central que, parfois, selon une logique créatrice de possibles, « les gens pensent ».
Depuis la Guerre d'Algérie puis celle du Vietnam, Sylvain Lazarus est investi dans la politique. Il a connu de l'intérieur les formes révolutionnaires de la politique et a participé à la fondation de deux organisations militantes :
Aussi se pose à lui la question de savoir comment le présent interpelle l'usage d'un travail de pensée et d'enquête mené antérieurement en d'autres circonstances.
Howard Zinn était fermement convaincu que le fait de rassembler des personnes de races et de nationalités différentes permettrait de faire advenir un monde plus solidaire, où l'égalité serait une réalité et non un simple rêve.
Ces écrits, qui s'étendent sur cinq décennies, expriment la conviction inébranlable que les gens ont le pouvoir de changer les choses, et d'abolir le racisme s'ils suivent ensemble la tradition américaine de la désobéissance civile. Dans une prose claire, sensible et vivante, Zinn nous livre ses réflexions sur les abolitionnistes, la marche de Selma à Montgomery, John F. Kennedy, les piquets de grève et, pour finir, son message aux étudiants de l'université de New York au sujet de la question de la race, dans un .
Le livre présente une série de textes dont les plus remarquables sont son étude sur Saint-Just, sa réflexion sur Nietzsche et les textes de 68 sur les comités d'action. Tout son travail se situe dans l'optique d'un autre communisme, différent du communisme objectif et purement rationnel qui était dominant à l'époque. Sa conception d'une version sensible a eu une grande influence, en particulier sur les Situationnistes et Guy Debord.
« De nos jours, la politique se résume à une course aux mandats électoraux, où des partis hiérarchisés et bureaucratiques se battent à grands coups de programmes de «justice sociale» ineptes qu'ils brandissent à chaque campagne pour capter un «électorat» quelconque. Une fois aux affaires, leurs programmes dégénèrent en autant de «compromis». À cet égard, la plupart des partis verts d'Europe n'ont été que marginalement différents des partis parlementaires traditionnels. Les partis socialistes, quels que soient les noms qu'ils se sont donnés, ne se sont pas non plus montrés bien différents de leurs adversaires capitalistes. Ainsi, la déprimante indifférence de l'opinion publique européenne et américaine - son caractère «apolitique» - est bien compréhensible : ne s'attendant pas à ce que leur bulletin ait beaucoup d'effet, les gens qui votent se tournent généralement vers les partis bien établis car, en tant que centres de pouvoir, ces derniers semblent en mesure de produire des semblants d'avancées dans des domaines concrets. Quitte à voter, raisonne-t-on, pourquoi gaspiller son bulletin pour une organisation marginale alors qu'elle présente toutes les caractéristiques des organisations d'envergure et que, si jamais elle rencontre le succès, elle finira elle aussi par se corrompre ? » Pendant plus de quarante ans, Murray Bookchin a imaginé une politique de gauche qui s'appuierait sur des assemblées populaires et répondrait ainsi aux aspirations démocratiques de la population. Son travail a influencé un large éventail de penseurs politiques et de mouvements sociaux.
Avec un avant-propos de l'autrice des Dépossédés, Ursula K. Le Guin, La Révolution à venir rassemble pour la première fois les essais de Bookchin sur la liberté et la démocratie directe, offrant une vision politique audacieuse qui vient alimenter la discussion à un moment où la question du renouveau de la démocratie est de plus en plus débattue.
À travers le témoignage de son parcours intellectuel depuis la fin de son adolescence, Falk van Gaver propose une radioscopie inédite de l'écologie dans les milieux conservateurs. Passé par les rangs de l'« Action Française », l'écrivain raconte ses évolutions et celles des milieux qu'il a côtoyé : nationalistes, gauchistes, anarchistes, souverainistes. C'est en se tournant vers l'écologie que l'écrivain a trouvé sa plénitude. Ce livre s'adresse à tous ceux qui, de bonne volonté mais enfermés dans leur milieu sociopolitique, désirent prendre le grand large. « Quitter la droite pour l'écologie, ce n'est pas se renier, c'est au contraire se retrouver dans une forme de conservatisme révolutionnaire qui est l'exact inverse de la révolution conservatrice droitière... » annonce l'auteur.
Qu'arrive-t-il à la gauche ? Est-elle effectivement en train d'agoniser ? Si on n'a cessé, tout au long de sa brève existence, de prononcer son requiem, elle a jusqu'à présent toujours déjoué les pronostics. Pourtant, aujourd'hui, partout dans le monde, les mouvements de la gauche organisée connaissent un déclin important. C'est peut-être qu'il faut y voir le symptôme d'un effacement plus profond et bien plus problématique, celui de l'« imaginaire de l'égalité », qui fut le principal moteur de la gauche mondiale depuis sa naissance au XVIIIe siècle... C'est en tout cas l'hypothèse pour le moins perturbante de ce livre.
Et pour saisir sa pertinence, Shlomo Sand nous propose de remonter aux sources de cet « imaginaire » et d'étudier le façonnement, les transformations et les ajustements de l'idée d'égalité sur plus de deux siècles. Des Diggers de la première révolution anglaise à la formation de l'anarchisme et du marxisme, du tiers-mondisme aux révolutions anticoloniales, des féminismes post-MeToo au populisme de gauche aujourd'hui, ce livre revient en profondeur sur les penseurs et les mouvements qui ont bâti la gauche mondiale. Il montre à la fois les dynamiques globales et transnationales qui les ont animés, souvent en écho les unes avec les autres, la manière dont ils ont pensé l'égalité, mais aussi comment ils se sont heurtés au « mur » de l'égalité réelle et ont pu en tirer, ou non, les leçons nécessaires.
Avec le brio et l'engagement qu'on lui connaît, Shlomo Sand relève le difficile pari d'une brève histoire mondiale de la gauche qui s'adresse, avec un grand sens de la pédagogie, au plus grand nombre, tout en proposant des hypothèses originales à l'heure où nous devons nous employer, de toutes nos forces, à réactiver l'imaginaire égalitaire.
Préface du général d'armée Thierry Burkhard, Chef d'état-major de l'armée de TerreAlors que les technologies de l'information et de la communication favorisent le développement d'une société plus ouverte, interconnectée, elles permettent également l'émergence de nouvelles menaces et conflits.La guerre irrégulière connaît un développement inédit: la guérilla2.0.Pour autant, la nature du combat insurrectionnel a-t-elle évolué? La révolte 2.0 est-elle si différente des barricades de 1848? Comment la mondialisation des menaces et les nouvelles formes de terrorisme se nourrissent de la société de l'information?Autant de questions que se propose d'explorer l'auteur car la bataille ne se joue plus sur un champ clos, où s'opposent des forces armées, mais au coeur des populations, sous le regard des caméras et des influenceurs.
« Une gare, c'est un lieu où on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien ».
« Lorsque j'ai entendu cette déclaration d'Emmanuel Macron, j'ai tout de suite su qu'elle ciblait les gens comme moi. Cette déclaration, la première d'une longue série, marque incontestablement le début des années Macron, les années-mépris. Pendant cinq ans, j'ai voyagé dans cette France de ceux qui ne seraient rien pour raconter les luttes des travailleurs, des pauvres, des immigrés... Pour faire entendre le courage et la dignité de ceux qui se sont opposés à ce pouvoir, dans l'espoir qu'enfin, viennent les jours heureux. » Dans ce récit à la première personne, Taha Bouhafs, journaliste d'une génération engagée, pose son regard sur un pays fracturé par les inégalités sociales et le racisme. Il revient sur son itinéraire singulier au travers duquel il dresse un portrait empathique d'une France oubliée et méprisée. La France de ceux qui ne sont rien.
Fruit d'un travail collectif auquel ont participé près de 90 auteurs - chercheurs en sciences sociales, journalistes, écrivains - Le Nouveau monde brosse un ample tableau de la France néolibérale. De la sécession des élites aux formes instituées du mépris social, de l'ordre dominant aux multiples oppositions qu'il suscite, du quotidien des travailleurs aux mythologies qui structurent l'esprit du temps, ce livre-somme analyse et raconte la France d'aujourd'hui. Attentif aux traces et aux indices qui signaleraient l'éclosion de phénomènes inédits, Le Nouveau monde s'attache à éclairer l'état présent du pays à la lumière des dynamiques économiques, sociales et politiques qui, ces quarante dernières années, voire davantage encore, l'ont produit. Mêlant reportages, articles théoriques, témoignages et textes littéraires, ce livre hybride mène donc un travail d'élucidation sans équivalent. Près de trente ans après la publication de La Misère du monde, et alors que le pays chemine sur une crête, Le Nouveau monde se présente à la fois comme un livre d'intervention dans la campagne électorale qui commence et comme un livre de fond, qui tâche de cerner et de rendre intelligible le moment de bascule dans lequel nous nous trouvons.
Le capitalisme, ce n'est pas seulement « les capitalistes ». C'est surtout le capital, la logique du capital, en tant que totalité sociale, ensemble des relations qui structurent la vie moderne. Les thématiques abordées dans ce livre examinent des sujets apparemment disparates mais qui relèvent d'une même critique radicale du capital : la littérature, le mythe du bandit, la simplicité volontaire, le culte de Sade, les musées et l'art contemporain, l'architecture, l'anticapitalisme tronqué, le romantisme révolutionnaire et l'importance de William Morris.
C'est l'occasion pour Anselm Jappe de reprendre les fondements de la critique de la valeur, comme les concepts d'aliénation, de réification et de fétichisme.
Une analyse implacable du tournant autoritaire inédit pris sous le quinquennat de Macron et de la menace fasciste qui l'accompagne, c'est ce que proposent Ludivine Bantigny et Ugo Palheta dans cet ouvrage. Car si Macron a été élu pour faire barrage à l'extrême-droite, c'est aux fascistes qu'il ferait aujourd'hui la courte échelle. Avant que d'autres mesures anti-démocratiques ne nous soient imposées au pas de charge, les deux auteurs entrent en résistance et nous donnent des pistes pour affronter la menace grandissante.
Non, en politique, les extrêmes ne se rejoignent pas. Ce livre démontre pourquoi.
La vraie vie des Français n'est pas dans les théories générales ou les moyennes statistiques. Les principaux mouvements sociaux des dernières années, des manifestations sur les retraites aux Gilets jaunes ou au phénomène #MeToo, n'ont guère été éclairés par l'étude des structures globales de la société. Les nouvelles géographies des fractures politiques et l'instauration d'un climat de défiance ont certes été bien documentées. Mais la nature des attentes, des colères et des peurs dont elles dérivent n'a pas encore été déchiffrée.
Cet essai propose des outils pour ouvrir et décrypter cette boîte noire. Il se fonde pour cela sur une analyse des épreuves auxquelles les Français se trouvent le plus communément confrontés au quotidien. C'est en partant notamment des expériences vécues du mépris, de l'injustice, des discriminations et de l'incertitude que l'on peut comprendre autrement la société. Les émotions qui les accompagnent expliquent en effet au premier chef les comportements des femmes et des hommes d'aujourd'hui : ceux-ci ne se déterminent dorénavant plus en fonction de leurs seuls intérêts « objectifs ». Une autre manière de réagir aux événements et de produire du commun se fait donc ainsi jour.
Cette approche permet d'appréhender de façon originale la désaffection contemporaine pour la politique existante et indique la direction d'un véritable projet d'émancipation. Les Épreuves de la vie ouvre de cette façon une nouvelle étape du travail de l'auteur consacré à la redéfinition de la question sociale et aux conditions de l'approfondissement de la vie démocratique.
Parce qu'un essai vaut autant par le constat dressé que par les renouvellements esquissés, le texte de Pierre Rosanvallon est discuté et prolongé par quatre « rebonds et explorations » d'Aurélie Adler, Nicolas Duvoux, Emmanuel Fureix et Gloria Origgi, dans une démarche d'intelligence collective.
Ouvrage coédité avec La République des idées.
Il y a une quarantaine d'années, lorsque des télévangélistes américains - tels Pat Robertson - se sont mis à hurler sur les ondes que les États-Unis deviendraient une nation et un empire chrétien, les esprits cultivés souriaient. Ce langage passait alors pour du racolage commercial, de l'esbroufe ou des coups de gueule sans conséquence. Aujourd'hui, l'influence politique de la droite radicale évangélique est devenue incontestable aux États-Unis. Près d'un tiers des Américains y adhèrent, à divers degrés. Elle possède des écoles, des journaux et des radios. Ses membres ont largement soutenu Donald Trump, et ils ne sont pas étrangers à l'assaut du Capitole de janvier 2021. Son langage autoritaire et ses appels à la domination totale ne sauraient donc plus passer pour des hyperboles.
Chris Hedges, journaliste réputé et lui-même pasteur presbytérien, juxtapose habilement enquêtes de terrain et réflexions historiques ou théologiques. Il dévoile ce mouvement et présente les motivations de ceux et celles qui y adhèrent, nous révélant leurs souffrances et leurs aspirations, ainsi que les ressorts idéologiques fascisants de cette droite religieuse.
Un tableau réaliste et précis d'une réalité qui glace le sang.