Dans le livre XXXII des Me´moires d'outre- tombe ici re´e´dite´, Chateaubriand raconte les journe´es re´volutionnaires de juillet 1830 a` l'issue desquelles Charles X est chasse´ du tro^ne au profit de Louis Philippe d'Orle´ans et la monarchie de Juillet instaure´e. La matie`re vive de ces lignes, c'est ce que Chateaubriand vit et e´prouve a` Paris entre le 28 et le 31 juillet 1830, puis ce qu'il en apprend au fil des jours, des mois et des anne´es. Ces pages racontent un rendez-vous manque´ avec l'e´ve´nement. Lorsqu'il a appris la publication des ordonnances du 25 juillet et lorsqu'il en a pris connaissance sur la route de Paris, il a compris que quelque chose de de´cisif se jouait, mais lui qui a parfois eu un ro^le politique de tout premier plan sous la Restauration ne peut que relater le naufrage militaire et politique de la monarchie de Charles X. En arrivant a` Paris au soir du 28, il e´tait de´ja` a` la trai^ne de l'actualite´. Il ne se trouve nulle part; il me´dite, il attend, il va et vient tandis que Thiers, Laffitte, le duc d'Orle´ans et les autres sont a` la manoeuvre et jettent les bases d'une autre monarchie. Le livre XXXII te´moigne aussi d'un rapport original au re´cit. La plume de l'e´crivain navigue entre le crucial et l'anecdotique, entre la grande et la petite histoire, entre le tableau d'ensemble et la sce`ne de ruelle ou de salon : la se´rie de de´cisions politiques prises a` Saint-Cloud par le vieux souverain et son entourage mais tout aussi bien la mort par balle d'un jeune Anglais anonyme a` la fene^tre d'un ho^tel de la rue du Duc-de-Bordeaux. D'un co^te´ les plans et les ne´gociations des orle´anistes; de l'autre ces casques et lances du muse´e d'artillerie emporte´s par le courant de la Seine... Le texte de Chateaubriand est accompagne´ d'un appareil critique pre´pare´ par Thomas Bouchet (introduction, commentaires, notes, index et cartes). Le tout offre un remarquable point de vue sur ces journe´es hors du commun, sur l'e´poque dans laquelle elles s'inscrivent, sur l'homme et e´crivain Chateaubriand.
Entre 1940 et 1944 plus de 200 000 personnes ont été déportées après leur arrestation par la police française.
Ce livre montre, grâce à des témoignages et de nombreuses pièces d'archives, comment l'appareil policier français s'adapta aux nouvelles conditions dictées par l'Occupation et à la collaboration avec la Gestapo. Comment se comportèrent les policiers, à tous les stades de la hiérarchie durant ces quatre années terribles. Comment, la plupart des membres des forces de l'ordre allèrent, de leur propre chef, bien au-delà des ordres de Vichy, satisfaire les autorités d'Occupation.
« Livrer aux nazis des Juifs immigrés, des communistes, des gaullistes ou des francs-maçons, ne leur semblait pas particulièrement délictueux. Ils contribuaient simplement à «nettoyer» la France et se faisaient sans doute une haute idée de la qualité de leur intervention. » En septembre et octobre 1944, guère plus de 3 % de ces policiers seront momentanément écartés de la « Grande Maison ».
La première édition de ce livre est parue en 1995.
Un livre qui est à la fois un parcours de vie, un témoignage et un appel à la résistance, signé par une opposante de la première heure à toutes les formes d'oppression qui s'opposent à la démocratie en Algérie.
« Femme, journaliste, réalisatrice et militante, actrice et témoin privilégiée, je choisis désormais d'écrire et d'apporter ma contribution à une histoire vivante en puisant dans nos luttes, notre résistance », écrit Horria Saïhi. « Je dis et décris l'arbitraire du pouvoir avec ses lots d'enlèvements, de séquestrations, de tortures, d'assignations à résidence, d'emprisonnements, de révoltes d'étudiants, de lycéens ou de paysans, la censure et l'interdit, la contestation, la solidarité, la montée de l'islamisme politique, la riposte pacifique ou armée, l'engagement des femmes. J'évoque mon pays avec mes mots, mes connaissances et mon engagement. Je le raconte tel que je l'ai perçu, tel que je l'ai ressenti au travers de mes rencontres avec Kateb Yacine, les ouvrières de Sidi Bel Abbès, les paysannes de Zrizer, mes camarades du PAGS, d'Ettahadi-Taffat, du MDS, des Patriotes, des Groupes de légitime défense, des militaires, des artificiers, des familles de victimes du terrorisme, des militantes républicaines, mes collègues de la télévision... » Pour redonner vie à ce passé tragique qu'elle fait défiler sous nos yeux des années de l'après-Indépendance à nos jours, Horria Saïhi s'est attachée à recueillir la parole de femmes et d'hommes qui ont comme elle vécu, subi, résisté ou fui tout ce que l'Algérie n'a pu ou su offrir à son peuple. Enseignant, universitaire, journaliste, haut fonctionnaire, cadre d'une entreprise d'Etat, soldat ou haut gradé en service pendant la décennie noire, et encore ouvrier agricole ou simple militant : leurs récits entrecoupés de silences, de rires et de larmes esquissent le terrible tableau d'une souffrance multiforme, toujours aiguë et trop longtemps tue.
Depuis le début de l'humanité, nous inventons des récits, les mythes, pour mieux comprendre notre monde. Jean-Loïc Le Quellec les collecte, les étudie, les compare, à toute époque même la plus reculée, dans tout peuple, dans autant de langues que possible.
On explique l'universalité des mythes aujourd'hui par une transmission au fil des migrations. Cette diffusion n'est pas systématique, elle se fait ou pas, ou de différentes manières, dessinant ainsi les évolutions des peuples en une fabuleuse cartographie historique du monde.
Mythes cosmogniques ou héroïques, animaux mythiques ( jusqu'à notre pangolin)... L'auteur nous emmène dans une histoire infinie, poétique, puissante, pour réfléchir au rôle des mythes dans notre humanité.
Ce tour du monde nous invite à nous détacher de notre perception européano- centrée, à revoir nos certitudes (mythiques elles aussi ?). Une lecture jouissive et éblouissante.
Howard Zinn était fermement convaincu que le fait de rassembler des personnes de races et de nationalités différentes permettrait de faire advenir un monde plus solidaire, où l'égalité serait une réalité et non un simple rêve.
Ces écrits, qui s'étendent sur cinq décennies, expriment la conviction inébranlable que les gens ont le pouvoir de changer les choses, et d'abolir le racisme s'ils suivent ensemble la tradition américaine de la désobéissance civile. Dans une prose claire, sensible et vivante, Zinn nous livre ses réflexions sur les abolitionnistes, la marche de Selma à Montgomery, John F. Kennedy, les piquets de grève et, pour finir, son message aux étudiants de l'université de New York au sujet de la question de la race, dans un .
Avec les centaines de livres publiés par les combattants pour raconter les tranchées, la Grande Guerre marque l'entrée dans « l'ère du témoignage ». Et Témoins est le monument fondateur de la littérature de témoignage. Cette oeuvre majeure de la littérature critique du xxe siècle a fait scandale au moment de sa première publication en 1929, et elle provoque encore aujourd'hui des débats très vifs. Sa manière de mettre au premier plan la simple vérité du témoignage heurte de plein fouet les visions enchantées de la guerre colportées par la littérature. En dressant le témoin face au littérateur de métier, en sommant les historiens de lui faire une juste part, le livre de Norton Cru dérange depuis presque cent ans les règles établies dans le monde intellectuel.
La grève générale exprime, d'une manière infiniment claire, que le temps des révolutions de politiciens est fini.
Elle ne sait rien des droits de l'homme, de la justice absolue, des constitutions politiques, des parlements ; elle nie le gouvernement de la bourgeoisie capitaliste. les partisans de la grève générale entendent faire disparaître tout ce qui avait préoccupé les anciens libéraux : l'éloquence des tribuns, le maniement de l'opinion publique, les combinaisons de partis politiques. ce serait le monde renversé, mais le socialisme n'a-t-il pas affirmé qu'il entendait créer une société toute nouvelle ? on ne sait plus grand-chose de ce que furent les origines du syndicalisme français, et notamment du débat qui vit s'affronter les porte-parole du tout jeune mouvement syndical et ceux du socialisme politique, alors faible et divisé.
Comme on a oublié la différence radicale entre le socialisme par en haut et le socialisme par en bas, fondé sur la grève générale. ce recueil permettra de mieux connaître la nature et les mobiles d'un mouvement qui tenta de donner à la classe ouvrière le sentiment de la formidable puissance dont elle dispose. ce même sentiment qui, dès 1879, avait inspiré à un ouvrier cette pensée : " les patrons s'inclineront devant nous car nous sommes les producteurs, et quand les bras ne se mettent pas au travail, le capital tombe.
".
Dans cet essai somptueusement illustré, la grande médiéviste italienne Chiara Frugoni observe et analyse minutieusement des tapisseries, des miniatures, des mosaïques, des sculptures, des tableaux et des encyclopédies illustrées pour nous montrer les mille facettes de la tradition séculaire, aussi symbolique que réelle, qui liait les hommes et les animaux. Autant d'images commentées qui rendent vivante et palpitante cette époque lointaine dont a hérité notre culture. Chiara Frugoni nous promène dans le bestiaire imaginaire et quotidien des hommes du Moyen Âge, où la crainte se mêle à la fascination.
Longtemps, l'enfant est resté un grand absent de l'histoire. Laissant peu de traces, il est aujourd'hui encore raconté par les adultes. Pourtant, pour qui voudrait lire entre les lignes, l'histoire des plus jeunes en dit long sur la société bâtie par leurs aînés. Les parties de billes, de cache-cache et de marelles sont en effet tributaires de leurs temps, des enjeux politiques, des progrès médicaux et industriels, de l'évolution de la société et des événements historiques. Mais, dans la France contemporaine, l'enfant et ses jeux ne révèlent pas seulement en négatif la grande histoire, ils y participent en tant qu'objets de toutes les attentions.
Au sortir du XIXe siècle, le régime se penche avec intérêt sur le sort des petits Français : il s'agit d'affermir la République et les enfants bénéficient alors d'un apprentissage scolaire, dont l'enjeu est hautement politique. Deux guerres mondiales viennent cependant rompre le cours de leurs vies. Puis les enfants du Baby Boom profitent des Trente Glorieuses, et plongent au coeur de la société de consommation. Les moeurs changent et la famille évolue : les enfants voient leur mère prendre davantage de responsabilités professionnelles tandis que l'État limite progressivement l'autorité paternelle. À la fois tributaire d'une histoire globale et d'une histoire intime, l'enfant demeure le fruit de son milieu social et culturel : il est soumis aux valeurs et aux idées d'une époque, quand ce n'est pas à la violence et aux paradoxes de la guerre.
Le Puy du Fou séduit chaque année deux millions de personnes. Prenant ce succès au sérieux, quatre historiens et historiennes se sont immergés dans le parc, ont assisté à tous les spectacles et frissonné avec le public. Ils livrent ici une enquête minutieuse et pleine d'humour où apparaît, derrière les effets spéciaux et les décors somptueux, un univers rempli d'erreurs et de simplifications, le tout au service d'une propagande diffuse qu'il s'agit de repérer si on veut la combattre.
Contrairement à une croyance largement partagée, la présence d'Africains en Europe n'est pas récente : elle remonte à l'Antiquité, lorsque l'Égyptien saint Maurice, dont nombre de gravures et oeuvres d'art ont fait un homme blanc, a pris la tête de la légion thébaine à Rome. Depuis lors, les échanges entre ceux que l'on désignait comme les « Africains » et les « Européens » ont été riches et variés, dessinant une histoire certes brutale mais que l'on ne peut réduire à l'esclavage et à la colonisation.
Première femme noire titulaire d'une chaire d'histoire en Grande-Bretagne, Olivette Otele, qui enseigne l'histoire coloniale à l'université de Bristol, retrace les étapes de cette relation de Septime Sévère aux migrants d'aujourd'hui en passant par la Renaissance et la période moderne. Décryptant la fabrique des préjugés depuis plus de deux mille ans, évoquant au passage Alexandre de Médicis et Dumas, Pouchkine et Battling Siki, ce large tour d'horizon apporte un éclairage inédit sur les questions de discrimination, de racisme et d'identité.
Finaliste du George Orwell Prize for Political Writing, Une histoire des noirs d'Europe a été élu Meilleur Livre de l'année 2020 par le Guardian et History Today.
L'histoire a toujours été écrite par les vainqueurs. Il est temps de changer de point de vue. Dans ce récit à l'ambition peu commune, Raoul Peck adopte radicalement la position des peuples conquis, vendus, déportés, tués au long des six cents années d'entreprises coloniales européennes. Il déconstruit l'histoire officielle pour tisser un texte robuste autour de l'extermination des Indiens d'Amérique, de l'esclavage des peuples d'Afrique, des colonisations et de la Shoah.Sous le patronage de Joseph Conrad et en compagnie de Sven Lindqvist, Roxanne Dunbar-Ortiz et Michel-Rolph Trouillot, il remonte aux origines du racisme, à l'invention du «Blanc» et autres fictions qui conditionnent encore notre présent.«Peut-être l'oeuvre documentaire la plus politiquement radicale et intellectuellement la plus stimulante jamais produite pour la télévision.»Time (au sujet de la série Exterminate All the Brutes).
Autour de Florian Mazel, les meilleurs spécialistes de la période médiévale nous offrent une ambitieuse synthèse qui propose, à la lumière des recherches les plus récentes, et en cheminant au fil d'une soixantaine de textes et d'une centaine d'images, un nouveau récit du Moyen Âge européen.
« Le Moyen Âge est une séquence de temps qui n'a pas d'âge, hors d'âge si l'on veut, et son altérité est profonde. Mais cette étrangeté, le dépaysement que l'on peut éprouver en ses allées, n'est ni sans charme ni sans intérêt. Le Moyen Âge représente en effet, par son altérité même, un extraordinaire lieu de vagabondage et un remarquable terrain d'exercice pour l'esprit critique, où réfléchir entre autres choses, à relative distance des passions contemporaines, aux relations entre public et privé, communauté et identité, hiérarchies et solidarités, rôle et statut, mémoire et histoire, violence et solidarité, droit et tradition, don et échange, imaginaire et identité, institution et pouvoir, croissance et environnement... Qui trouverait la chose inutile ? » Florian Mazel
L'histoire n'est pas une réalité brute, mais surtout, le récit que l'on en fait, à l'échelle individuelle comme à l'échelle des groupes et des sociétés, pour donner sens au temps, au temps vécu, au temps qui passe. Jadis, le sens était tout trouvé : il avait pour nom(s) Dieu, Salut, Providence ou, pour les plus savants, Théodicée. À l'orée du XXe siècle, la lecture religieuse n'est plus crédible, dans le contexte de déprise religieuse qui caractérise l'Occident - l'Europe au premier chef. La question du sens (« de la vie », « de l'histoire »...) en devient brûlante et douloureuse, comme en témoignent les oeuvres littéraires et philosophiques du premier XXe siècle, notamment après ce summum d'absurdité qu'aura constitué la mort de masse de la Grande Guerre. La littérature entra en crise, ainsi que la philosophie et la « pensée européenne » (Husserl). On ne peut guère comprendre le fascisme, le nazisme, le communisme, le national-traditionnalisme mais aussi le « libéralisme » et ses avatars sans prendre en compte cette dimension, essentielle, de donation et de dotation de sens - à l'existence collective comme aux existences individuelles -, sans oublier les tentatives de sauvetage catholique ni, toujours très utile, celles du complotisme.
Au rebours de l'opposition abrupte entre discours et pratiques, ou de celle qui distingue histoire et métahistoire, il s'agit d'entrer de plain-pied dans l'histoire de notre temps en éclairant la façon dont nous habitons le temps en tentant de lui donner sens.
Cet ouvrage d'une ambition exceptionnelle présente sous une forme accessible à un large public une histoire inédite de l'esclavage depuis la Préhistoire jusqu'au présent. Il paraît vingt ans après le vote de la loi Taubira, alors que la prise de conscience du passé esclavagiste est chaque jour plus aiguisée au sein de la société française. L'histoire de l'esclavage, trop longtemps tenue pour une forme de passé subalterne, est ici replacée au coeur de l'histoire mondiale. Le livre renouvelle une approche comparée dans l'étude du phénomène esclavagiste, qui conduit le lecteur de l'Inde ancienne aux Antilles du XVIIIe siècle, de la Chine des Han jusqu'au Brésil colonial, de l'Egypte médiévale à l'Ouganda contemporain.
Eugène Varlin (1839-1871) est l'une des personnalités les plus attachantes du mouvement ouvrier du xix e siècle. Ouvrier relieur, il adhèra dès 1865 à l'Association internationale des travailleurs (1 re Internationale) au sein de laquelle il défendit contre la majorité le droit des femmes à travailler et à une rémunération juste. Il fut un militant infatigable, Jules Valès le décrivit ainsi : « Son activité était prodigieuse. Pendant des années, il se multiplia dans les associations ouvrières ; il fut l'âme de toutes les grèves, de toutes les manifestations. Son talent d'organisation se révéla dans toutes les créa- tions auxquelles il prit part. » Ses dons de maître d'oeuvre éclatèrent lors de la Commune où, au sein de la commission des finances, il coordonna le fonctionnement quotidien d'une ville assiégée de 2 millions d'habitants !
Défenseur de l'une des dernières barricades, arrêté, lynché, il fut fusillé le 28 mai 1871. Il avait 32 ans.
Ce livre n'est pas seulement une biographie classique, mais aussi la chro- nique du développement du mouvement des sociétés ouvrières des années 1860 qui doit tant à Varlin.
À Paris, on entend de toute part le même refrain : « La Françafrique est morte et enterrée ! » Pourtant, de Ouagadougou à Libreville, de Dakar à Yaoundé, de Bamako à Abidjan, la jeunesse se révolte contre ce qu'elle perçoit comme une mainmise française sur son destin.
Quinze ans après la Seconde Guerre mondiale, la France a officiellement octroyé l'indépendance à ses anciennes colonies africaines. Une liberté en trompe l'oeil. En réalité, Paris a perpétué l'Empire français sous une autre forme : la Françafrique. Un système où se mêlent des mécanismes officiels, assumés, revendiqués (militaires, monétaires, diplomatiques, culturels...), et des logiques de l'ombre, officieuses, souvent criminelles. Un système érigé contre les intérêts des peuples, avec l'assentiment d'une partie des élites africaines et qui profite toujours aux autocrates africains « amis de la France ». Un système que tous les présidents français ont laissé prospérer, en dépit des promesses de « rupture ».
Exceptionnel par son ampleur, inédit par son contenu, cet ouvrage retrace cette histoire méconnue, depuis les origines coloniales de la Françafrique jusqu'à ses évolutions les plus récentes. Rédigées par des spécialistes reconnus - chercheurs, journalistes ou militants associatifs -, les contributions rassemblées dans ce livre montrent que le système françafricain, loin de se déliter, ne cesse de s'adapter pour perdurer.
Rédigé en 1921, au lendemain du premier conflit mondial, cet essai expose la manière dont naissent et se propagent les rumeurs et les fausses nouvelles de la guerre et, bien sûr, la façon dont elles sont sciemment fabriquées et exploitées. Marquée par l'exigence de pluridisciplinarité de l'auteur dans d'autres domaines, cette leçon de méthodologie historique apparaît indispensable à l'heure où la désinformation constitue l'une des principales armes de la guerre moderne.
Chez Brasero, nous aimons les gens ordinaires et l'humanité haute en couleur?: les dandys et les femmes à barbes, les binoclards et les escogriffes, les oiseaux rares et les herbes folles, les infâmes et les infimes, les excentriques et les rebelles. Nous aimons l'humanité tout court, non pas comme une notion abstraite et vague, mais comme potentialité présente en chacune et en chacun de nous, ici réprimée, diminuée, mutilée, là triomphante, rayonnante, par-delà l'esprit de parti et les lignes de front. Nous aimons les en-dehors et les bas-côtés, les armistices et les révolutions, les Atlantides et les Icaries. Ainsi, nous éclairerons l'histoire de manière oblique, en privilégiant les contestations, les marges, les personnages et événement obscurs, oubliés ou méconnus. Cette ambition peut sembler consensuelle tant le spectacle -?industries culturelles, divertissement et monde numérique?- a fait sien le «?décalé?», le «?rebelle?» et le «?subversif?». Il en a sa version, et nous, nous en avons la nôtre. La voici.
Le travail est devenu le principe d'organisation central de nos sociétés. Pourquoi travaillons-nous autant ?
Comment le travail a-t-il pu façonner l'évolution de notre espèce ? Quelles sont les conséquences sociales, économiques et environnementales de notre culture du travail ? Peut-on imaginer un monde où le travail jouerait un rôle moins essentiel dans nos vies ? Autant de questions cruciales auxquelles James Suzman apporte un éclairage nouveau.
Cette histoire de l'espèce humaine au prisme de notre rapport au travail, nous montre que ce type d'activité a toujours été fondamental, mais que notre obsession de la productivité est un phénomène moderne dont on commence à peine à mesurer les effets contreproductifs. Puissant dans les découvertes de l'épigénétique, de l'éthologie, de la génomique, de l'anthropologie sociale, de l'économie et de la théorie de l'évolution, ce livre déconstruit les représentations ordinaires du travail.
Quand, le 20 janvier 1973, Amilcar Cabral est assassiné à l'âge de 48 ans, ce n'est pas uniquement le dirigeant historique du mouvement d'indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert qui disparaît. Le monde perd également l'internationaliste qu'il était, théoricien de la révolution et artisan de la Tricontinentale.
Cette édition reprend les écrits fondamentaux d'Amilcar Cabral, préfacée des mots d'Amzat Boukari-Yabara, elle permet de percevoir la puissance toujours actuelle de ses analyses et de sa vision de la Révolution.
Premier titre de la collection Au Bout du Fusil.
Les séculaires questions "Que fait l'épidémie à la société ? Et que fait la société face à l'épidémie ? " sont malheureusement redevenues d'une actualité brulante. Cette anthologie d'articles et de chapitres d'ouvrages, inédits en français, portant sur un large spectre de pays et d'époques, soulignera la densité du problème et la richesse de la recherche sur ce pan négligé de l'histoire sociale. Il y sera en effet question des luttes de pouvoir autour des mesures sanitaires d'urgence (quarantaine) ou préventives (assainissement), des déterminants sociaux des théories successives des modes de transmission des maladies infectieuses, des effets de celles-ci sur plusieurs aspects des rapports entre les classes, des révoltes qui ont souvent rythmé les périodes de pandémies mais aussi du rôle de ces dernières dans la colonisation ainsi que bien évidemment de leurs répercussions sur les rapports entre les sexes et le racisme.
Ouvrir l'histoire nationale au « grand large » pour appréhender la complexité de la formation de l'État-nation français depuis le XVIIIe siècle, c'est le pari des historiennes et historiens qui ont pensé et réalisé cet ouvrage. Outre que celui-ci poursuit la perspective d'une histoire moins centrée sur l'exceptionnalisme supposé de l'Hexagone, il est surtout le premier à resituer systématiquement la France dans le contexte global. Et à produire ainsi un autre récit faisant voler en éclats le grand « récit national » ; un récit ouvert aux expériences du monde comme à ses multiples zones de friction ; un récit qui, loin de dissoudre le cadre national, montre qu'on ne peut comprendre la mise en place d'un État-nation qu'en le saisissant dans ses dynamiques à la fois internes et externes.
Empruntant aux histoires transnationales, impériales et globales, cet ouvrage montre la place prépondérante de l'impérialisme « informel » français dans la globalisation ; inscrit la Révolution dans les circulations politiques des Amériques jusqu'à l'Asie, en tenant compte des effets retour ; saisit l'histoire industrielle à partir de son insertion dans les évolutions multiformes du capitalisme mondial ; intègre l'État « moderne » dans le processus d'expansion des administrations à l'échelle transcontinentale ; ou encore montre que l'art « français » doit beaucoup aux circulations internationales avec les autres pôles de référence culturels, comme l'Allemagne puis les États-Unis...
De quoi bouleverser quelques-unes de nos certitudes les plus établies sur l'histoire de France.