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OUXPO
Un ouvroir d'x potentiel (Ouxpo) est un regroupement de groupes de recherche sur les créations possibles basées sur la contrainte volontaire.
Le terme « ouvroir », recouvrant anciennement des oeuvres de charité, a été réutilisé pour le rapprochement entre « ouvroir » et « oeuvre ». Le terme « potentiel » est utilisé dans le sens de ce qui est possible, réalisable si l'on suit certaines règles. Tous ces ouvroirs se donnent pour objet d'investigation le travail sous contrainte.
Les ouvroirs ont pour la plupart été créés au sein du Collège de Pataphysique. Dans son giron, s'est créé en 1960 l'Oulipo. Selon les voeux de François Le Lionnais et Raymond Queneau, à partir du creuset oulipien, d'autres Ouvroirs d'X potentiel se sont formés pour l'ensemble des arts.
Chaque ouvroir se consacre à un domaine « X ». Il analyse les contraintes préexistantes, et recherche de nouvelles formes de créations potentielles de ce domaine.
L'Ouxpo regroupe l'Oulipo (littérature), l'Oubapo (Bandes dessinées), l'Oumupo (Musique), l'Outrapo (Théâtre), l'Oudropo (Droit), l'Oulipopo (Littérature policière), l'Ouphopo (Photographie), l'Oucuipo (Cuisine), l'Oucarpo (Cartographie), etc.
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Dans ce classique de la littérature contemporaine, Georges Perec dresse avec une redoutable justesse le portrait d'une génération prise dans le balbutiement des années 1960. Sylvie et Jérôme, jeunes psychosociologues de classe moyenne, cultivent une idée matérialiste du bonheur, à laquelle ils s'asservissent... au risque de se laisser happer par le vertige des choses.
" Perec croyait décrire son époque alors qu'il annonçait notre mode de vie jusqu'à la fin du monde. " Frédéric Begbeider, Premier bilan après l'apocalypse -
Les cahiers de l'Herne : Perec
Collectif
- L'Herne
- Les Cahiers De L'herne
- 2 Novembre 2016
- 9782851971869
S'adressant à la fois aux amateurs et aux chercheurs, ce Cahier comporte des inédits de l'auteur et des textes rares, des études approfondies par des spécialistes, des articles critiques, des entretiens, des témoignages et de la correspondance. Il offre l'occasion de revenir sur les aspects marquants d'une oeuvre littéraire caractérisée par une remarquable diversité, dont il arpente les différents territoires : le ludique et le romanesque, l'interrogation du quotidien, l'exploration autobiographique - l'idée générale étant de donner une vue d'ensemble de l'oeuvre perecquienne sans répéter le discours critique qui lui est déjà consacré.
Richement illustré d'un cahier iconographique et de nombreux fac-similés in texto, ce Cahier contient un grand nombre de documents, pour la plupart inédits. Il permettra de découvrir de nombreux textes de Georges Perec, dont certains éclairent la formation de l'écrivain : textes de jeunesse, mais aussi premiers écrits critiques qui ont forgé sa plume et sa conception de la littérature, et ne sont pas connus du grand public (recensions pour la Nouvelle NRF, pour la revue Partisans, etc.). Il contient des petits textes ludiques très drôles, qui préfigurent l'engagement oulipien de Perec, mais aussi des esquisses de projets témoignant de la prégnance chez lui de l'interrogation autobiographique (« L'Âge », « Lieux où j'ai dormi », etc.). Les contributions des critiques, écrivains et universitaires reviennent quant à elles sur ces thématiques centrales de l'oeuvre de Perec, mais aussi sur des aspects moins connus, tel le rapport de l'écrivain à la radio ou à l'art contemporain, la place chez lui de l'écriture poétique (qu'elle soit ou non contrainte, comme en témoigne la publication de poèmes rares ou inédits), ou sa proximité avec les recherches actuelles en sciences sociales. On y trouve également des comptes rendus critiques importants, parus au moment de la sortie de certaines de ses oeuvres (W ou le souvenir d'enfance, Espèces d'espaces,...) dans des revues comme Esprit, Les Temps modernes et La Quinzaine littéraire, et jamais réédités depuis. Dans son ensemble, ce Cahier contribue à penser la place décisive prise par Perec dans l'histoire littéraire du XXe siècle.
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Fidèle à son goût pour l'exhaustivité, Perec nous offre dans ces Nouveaux jeux intéressants un éventail à peu près complet de jeux de lettres et de logique. Où l'on constate que de la récréation à la création, des Nouveaux jeux intéressants à la Vie mode d'emploi, il n'y a qu'un pas. Et où l'on découvre, au détour d'une énigme, l'écho inattendu d'un texte, d'une phrase ou d'un simple geste d'écriture : comme un signe de reconnaissance, de connivence amusée, un clin d'oeil amical à ses amateurs éclairés.
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Première édition poche de ce célèbre livre de Georges Perec, qui reprenait déjà le texte publié dans une édition illustrée en octobre 1994. Description scrupuleuse de l'île par où transitèrent, de 1892 à 1924, tout près de la statue de la Liberté à New York, près de seize millions d'émigrants en provenance d'Europe, il permet, dans sa nudité, de comprendre l'importance qu'eut pour Georges Perec cette confrontation avec le lieu même de la dispersion, de la clôture, de l'errance et de l'espoir.
« Ce que moi, George Perec, je suis venu questionner ici, c'est l'errance, la dispersion, la diaspora. Ellis Island est pour moi le lieu même de l'exil, c'est-à-dire le lieu de l'absence de lieu, le non-lieu, le nulle part. C'est en ce sens que ces images me concernent, me fascinent, m'impliquent, comme si la recherche de mon identité passait par l'appropriation de ce lieu-dépotoir où des fonctionnaires harassés baptisaient des Américains à la pelle. Ce qui pour moi se trouve ici ce ne sont en rien des repères, des racines ou des traces, mais le contraire : quelque chose d'informe, à la limite du dicible, quelque chose que je peux nommer clôture, ou scission, ou coupure, et qui est pour moi très intimement et très confusément lié au fait même d'être juif. »
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« Que me demande-t-on, au juste ? Si je pense avant de classer ? Si je classe avant de penser ? Comment je classe ce que je pense ? Comment je pense quand je veux classer ? » G. P.
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L'art et la manière d'aborder son chef de service pour lui demander une augmentation
Georges Perec
- Points
- Signatures
- 8 Septembre 2011
- 9782757823583
- Georges Perec nous entraîne dans le récit d'une véritable course d'obstacles : la quête d'une augmentation de salaire. Selon une logique imparable, il examine tout les cas de figure possibles et imaginables. Mais de rebondissements en rendez-vous manqués, d'épidémies de rougeole en intoxications alimentaires, les perspectives d'une rencontre avec un très évanescent chef de service deviennent de plus en plus improbables.
- Georges Perec est né à Paris le 7 mars 1936. Auteur majeur de l'Oulipo, il a obtenu en 1965 le prix Renaudot pour son premier roman Les Choses, et le prix Médicis, en 1978, pour La Vie mode d'emploi. Il est décédé le 3 mars 1982.
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Dans ce récit si simple et si uni qu'il convient d'en souligner l'originalité profonde, Georges Perec tente, le premier avec cette rigueur, de mettre au service d'une entreprise romanesque les enseignements de l'analyse sociologique. Il nous décrit la vie quotidienne d'un jeune couple d'aujourd'hui issu des classes moyennes, l'idée que ces jeunes gens se font du bonheur, les raisons pour lesquelles ce bonheur leur reste inaccessible - car il est lié aux choses que l'on acquiert, il est asservissement aux choses. " C'est qu'il y a [dira Georges Perec] entre les choses du monde moderne et le bonheur, un rapport obligé... Ceux qui se sont imaginé que je condamnais la société de consommation n'ont vraiment rien compris à mon livre. Mais ce bonheur demeure possible ; car, dans notre société capitaliste, c'est : choses promises ne sont pas choses dues. "
Prix Renaudot - 1965 -
À dire vrai il n'est pas question de Pékin dans ce roman, et d'automne guère plus - mais seulement d'un homme qui, ayant raté son autobus, se retrouve à construire des voies de chemin de fer en plein désert.Ils seront d'ailleurs plusieurs, bientôt, à s'en mêler : archéologue, médecin, abbé, chacun venu là pour des raisons qui restent à élucider mais avec une vision des choses bien précise, des rêves et des désirs bien singuliers.Flirtant avec l'absurde de façon aussi drôle que poignante, ce roman de Boris Vian, paru une première fois en 1947 puis une deuxième en 1956, n'a pourtant jamais connu le succès du vivant de l'auteur. Mais la postérité lui a rendu justice de manière éclatante.Une construction foutraque et onirique. C'est un régal. L'Express.
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Elles se rendent pas compte
Boris Vian
- Le Livre de Poche
- Litterature
- 20 Septembre 2000
- 9782253149217
>Boris Vian Elles se rendent pas compte Que Gaya s'apprête à en épouser un autre, Francis, son ami d'enfance et amoureux d'occasion, aurait peut-être pu l'admettre à la rigueur. Mais que le fiancé lui fournisse de la drogue, non !
Surtout qu'il appartient à une drôle de bande, ce fiancé. Et qu'en plus il n'aime pas les filles. Et là, ça devient carrément louche. Parce qu'elle est d'une famille très riche, la petite Gaya.
Alors il fonce, Francis. Beaucoup de bagarres, pas mal de sexe, quelques morts.
Il faut ce qu'il faut : sans ça, elles se rendent pas compte !
Un «Vernon Sullivan» percutant, qui classe sans conteste Boris Vian parmi les classiques du polar noir.
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Se réveiller tout nu dans une chambre de clinique, où l'on veut vous forcer à faire l'amour avec une très belle fille... L'aventure n'est pas banale. Surtout quand on s'appelle Rocky, que l'on est la coqueluche des demoiselles et qu'on voudrait se garder vierge jusqu'à vingt ans.
Un homme assassiné dans une cabine téléphonique, des photos d'opérations chirurgicales abominables, des courses poursuites, des coups de poing, et, au désespoir de Rocky, des filles partout : tel est le cocktail mis au point par Boris Vian (alias Vernon Sullivan) dans ce polar mené à un train d'enfer, tour à tour angoissant et hilarant.
A la clef, la clinique où le diabolique Dr Schutz sélectionne des reproducteurs humains et bricole des embryons, prototypes quelquefois ratés d'une race «supérieure». Cinquante ans après la première publication, on est conduit à penser que l'anticipation n'était pas si fantaisiste... -
Sans doute composés entre 1939 et 1943, ces poèmes sont la première oeuvre de Boris Vian. Il devait beaucoup plus tard les reprendre, corrigeant ou supprimant certaines pièces, preuve de l'importance qu'il leur attachait.
Impertinence, humour, sens de la dérision et du pastiche: tels sont les traits les plus caractéristiques de ce poète de vingt ans. Et aussi un goût immodéré pour la rime, le calembour, le jeu verbal et prosodique - où se profile déjà le futur auteur de chansons.
Par-delà les tristesses et les émotions intérieures d'un jeune écrivain décidément surdoué, on perçoit en bien des pages les hardiesses et les amusements d'un Boris Vian résolument décidé à vivre. -
Si vous le lisez avec l'espoir de trouver dans J'irai cracher sur vos tombes quelque chose capable de mettre vos sens en feu, vous allez drôlement être déçu.
Si vous le lisez pour y retrouver la petite musique de Vian, vous l'y trouverez. Il n'y a pas beaucoup d'écrits de Vian dont il ne suffise de lire trois lignes anonymes pour dire tout de suite : «Tiens, c'est du Vian !» Ils ne sont pas nombreux, les écrivains dont on puisse en dire autant. Ce sont généralement ces écrivains-là qui ont les lecteurs les plus fidèles, les plus passionnés, parce que, en les lisant, on les entend parler. Lire Vian, lire Léautaud, lire la correspondance de Flaubert, c'est vraiment être avec eux. Ils ne truquent pas, ils ne se déguisent pas. Ils sont tout entiers dans ce qu'ils écrivent. Ça ne se pardonne pas, ça. Vian a été condamné. Flaubert a été condamné... Delfeil de Ton. -
Conçu durant l'hiver 1942-1943, révélé en 1966, Trouble dans les andains, premier roman de Boris Vian, n'est ni l'ébauche ni la version primitive de quelqu'une de ses autres oeuvres.
C'est un récit d'inspiration originale, pleinement achevé, conduit avec allégresse et que rien ne bride puisqu'il est mû tout entier par la dynamique des mots.
Exemple le plus direct du langage-univers de Boris Vian, cette aventure où se mêlent la terreur (drolatique), l'enquête policière (cocasse) et l'espionnage-bouffe, ce sont les mots en effet qui la mènent et la tissent, l'embrouillent et la dénouent, y rebondissent et cabriolent, et nous font trembler à force de rire de leurs galipettes. Boris Vian s'y dédouble, s'y multiplie en dix personnages qui se poursuivent d'Auteuil à Bornéo, nagent dans des flots de sang de crapaud et s'entretuent joyeusement en se disputant- un mystérieux engin, le barbarin fourchu.
Une histoire que Boris Vian s'était racontée à lui-même faute de pouvoir la lire dans le livre d'un autre.
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Boris Vian Je voudrais pas crever Je voudrais pas crever, poème d'un homme jeune qui se sait bientôt condamné, donne son titre à un recueil de vingt-trois poèmes publiés après la mort de Boris Vian (1920-1959), et dont l'édition de 1962 a marqué, avec quelques romans et nouvelles, le début de sa gloire posthume. N'était-ce point d'ailleurs une sorte de «chanson du néant»oe Lorsque Noël Arnaud offrit à son tour l'édition de 1972, il y joignit quelques lettres de Vian au Collège de 'Pataphysique, l'institution pour laquelle celui-ci s'enthousiasma, passion qui venait après tant d'autres et qui avaient brûlé sa vie, telles que l'amour et l'amitié, le jazz, l'écriture, la liberté.
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Un titre léger et lumineux qui annonce une histoire d'amour drôle ou grinçante, tendre ou grave, fascinante et inoubliable, composée par un écrivain de vingt-six ans. C'est un conte de l'époque du jazz et de la science-fiction, à la fois comique et poignant, heureux et tragique, féerique et déchirant. Dans cette oeuvre d'une modernité insolente, livre culte depuis plus de cinquante ans, Duke Ellington croise le dessin animé, Sartre devient une marionnette burlesque, la mort prend la forme d'un nénuphar, le cauchemar va jusqu'au bout du désespoir.
Mais seules deux choses demeurent éternelles et triomphantes : le bonheur ineffable de l'amour absolu et la musique des Noirs américains... -
C'est en 1950 que Boris Vian conçut le projet du Traité de civisme, qu'il ne cessa de modifier et d'enrichir jusqu'à sa mort, faisant dire à son biographe que ce texte peut être considéré comme son « testament intellectuel » (Noël Arnaud, Les Vies parallèles de Boris Vian). Sous des formes hétéroclites (aphorismes, notes, chroniques, etc.), l'auteur traite des grands thèmes sociaux et politiques de son siècle et propose des solutions pour un avenir meilleur. Le progrès technique, l'aliénation du travail, l'accroissement des inégalités, la guerre et les totalitarismes... Cette oeuvre, qui n'a rien perdu de son actualité, permet de découvrir sous un jour nouveau l'un des plus grands artistes du XXe siècle.
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Voilà un coin de campagne où l'on a de drôles de façons... La foire aux vieux, par exemple. Curieuse institution ! On sait bien aussi que tous les enfants peuvent voler comme des oiseaux dès qu'ils étendent leurs bras- mais est-ce une raison suffisante pour les enfermer derrière des murs de plus en plus hauts, de plus en plus clos ? Le psychiatre Jacquemort se le demande - puis ne se le demande plus, car il a trop à faire avec la honte des autres, qui s'écoule dans un bien sale ruisseau.
Mais nous, qui restons sur la rive, nous voyons que Boris Vian décrit simplement notre monde. En prenant chacun de nos mots habituels au pied de la lettre, il nous révèle le monstrueux pays qui nous entoure, celui de nos désirs les plus implacables, où chaque amour cache une haine, où les hommes rêvent de navires, et les femmes de murailles.
Avant-propos de Raymond Queneau.
Présentation de Gilbert Pestureau. -
Dans son style étonnant qui mêle la fantaisie et l'absurde avec l'émotion la plus poignante, Boris Vian nous raconte dans L'Herbe rouge les aventures d'un savant qui a inventé une machine pouvant lui faire revivre son passé et ses angoisses. Sous le travesti de l'humour noir, ce sont ses propres inquiétudes que met en scène Boris Vian, avec la frénésie d'invention burlesque qui l'a rendu célèbre.
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Les minutes de sable mémorial : César-Antéchrist
Alfred Jarry
- Grasset
- Les Cahiers Rouges
- 7 Novembre 2007
- 9782246172222
Les Minutes de sable mémorial (1894) est une suite de textes en vers et en prose par lesquels Jarry veut attirer notre attention sur l'aspect énigmatique de la condition humaine. Dans ce véritable « colin-maillard cérébral », comme il l'écrit, le lecteur joue à un jeu de « qui perd gagne ». La raison, la déraison, l'humour et le délire volontaire ou non, contrôlé ou non, sont de la partie. C'est un avant-projet d'Ubu Roi.
César-Antéchrist (1895) est bien différent. Cette pièce aux allures de mystère médiéval se nourrit des deux sujets à la mode de la fin du XIXe siècle, l'ésotérisme et le sacrilège des messes noires. En un délire continu où s'entrelacent savamment théologie, métaphysique et poésie de l'absurde, Jarry met à profit à la fois son érudition et son sens du burlesque. L'enjeu n'est pas mince : de la même manière qu'avec La Tentation de saint Antoine de Flaubert, le lecteur cherche à savoir le degré de complicité qui existe entre le narrateur témoin du délire et le délire lui-même.
Deux chefs d'oeuvre, les plus beaux livres de Jarry. -
Aux 50 ans du roman La Disparition, on l'imprima 4 321 fois au format 16 x 22. Nasty y tagua rabats ou incipits ; quant à la fin, on y trouvait un avis fort instruit sur la chair du manuscrit.
On ne présente plus La Disparition de Perec, roman en lipogramme français dont la particularité et le génie est l'absence de la lettre « e ». Ce « e » qui pourrait être « eux », les parents de Perec disparus pendant la Seconde Guerre.
Au-delà de la prouesse littéraire, La Disparition est un étonnant roman policier. Anton Voyl disparaît, laissant derrière lui quelques messages mystérieux. La police, intriguée, enquête, mais, désorientée, ne peut empêcher une deuxième disparition, tout aussi mystérieuse et inexplicable, celle d'un avocat marocain. Réunis à Azincourt dans la propriété de l'un d'eux, les amis des disparus essaient de comprendre ce qui s'est passé, rassemblant d'innombrables informations, chaque fois lacunaires, ressuscitant d'anciens souvenirs. Au fur et à mesure que l'enquête progresse, chacun sent que les menaces se précisent, que les dangers se rapprochent. À nouveau la Mort, La Disparition, surgit.
Quel mystère plane sur ce livre ? Qui sont ces êtres qui disparaissent et quel est le secret qu'ils emportent dans leur tombe ? Nous ne l'apprendrons jamais, mais au moins saurons-nous qu'il les fit vivre et qu'il les fit mourir et que le livre entier n'est que l'exacte trace de cette damnation sans fin.
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Oeuvres romanesques complètes I, II
Boris Vian
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 9 Janvier 2020
- 9782072885631
Coffret de deux volumes vendus ensemble
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Oeuvres Tome 1 et Tome 2
Georges Perec
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 11 Mai 2017
- 9782072719110
Coffret de deux volumes vendus ensemble
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Notre «contemporain capital posthume» : ainsi a-t-on qualifié Perec vingt ans après sa mort. La formule n'est pas une simple boutade, elle dit quelque chose de la fortune de l'oeuvre. Celle-ci a laissé sa marque dans la culture populaire, ce qui n'est pas banal. «Mode d'emploi» est utilisé à tout propos, et «Je me souviens» est devenu une scie. Mais de tels stéréotypes ne présagent pas toujours la présence réelle des livres. De cette présence, la multiplication des publications posthumes, qui rivalisent, du moins en notoriété, avec les ouvrages que Perec publia lui-même, est un indice plus convaincant. Plus significatif encore, le nombre des écrivains, des artistes, des architectes, etc., qui se revendiquent de l'auteur d'Espèces d'espaces. Perec serait-il déjà devenu un classique? La relative intemporalité que cela suppose ferait alors écho au désir qu'exprimait le titre rimbaldien de son dernier poème, L'Éternité, et qui se lisait déjà dans Les Revenentes : «Je cherche en même temps l'éternel et l'éphémère.» Perec, pour sa part, se décrivait comme «un paysan qui cultiverait plusieurs champs» : sociologique, autobiographique, ludique, romanesque - ce dernier, tributaire de l'envie (bien naturelle chez un lecteur de Jules Verne) «d'écrire des livres qui se dévorent à plat ventre sur son lit». Mais on tenterait en vain de ranger ses ouvrages dans quatre cases distinctes. Les quatre perspectives ne s'excluent pas les unes les autres ; elles sont autant de modes de lecture possibles, et compatibles. «Je cherche en même temps l'éternel et l'éphémère» est certes, comme Les Revenentes tout entier, un lipogramme monovocalique (la seule voyelle employée est e) qui inverse l'époustouflant lipogramme en e de La Disparition (où cette voyelle n'est jamais employée) : nous voici au royaume des contraintes, des prouesses, de l'Oulipo. Mais cette phrase envoûtante est aussi, et avant tout peut-être, un mode d'emploi de la vie.
Chez Perec, les contraintes formelles miment en quelque sorte celles, tragiques, de l'histoire, «la grande, l'Histoire avec sa grande hache». La disparition d'une voyelle dit celle de l'univers familial. La place centrale qu'occupe dans l'oeuvre le chiffre 11 est à rapprocher de la date de la déportation, le 11 février 1943, de la mère de l'écrivain. Une vie commence alors qui s'écrira à l'irréel du passé : «Moi, j'aurais aimé aider ma mère à débarrasser la table de la cuisine après le dîner.» Pas de temps retrouvé euphorique pour Perec. La mémoire demeure lacunaire, et Je me souviens souligne sa fragilité. Aucun palindrome, aucun Voyage d'hiver ne saurait inverser le fleuve du temps. Du moins la fiction peut-elle en suspendre le cours, et donner au monde une forme conquise sur le désordre du réel. C'est à cette ambition que La Vie mode d'emploi et l'oeuvre tout entière de Perec doivent leur intensité.
Ce volume contient : La Vie mode d'emploi - Un cabinet d'amateur - La Clôture et autres poèmes - L'Éternité. Appendice : Tentative d'épuisement d'un lieu parisien - Le Voyage d'hiver - Ellis Island - L'art et la manière d'aborder son chef de service pour lui demander une augmentation - L'Augmentation. En marge des oeuvres : Textes et documents.
Édition publiée sous la direction de Christelle Reggiani avec la collaboration de Claude Burgelin, Maxime Decout, Maryline Heck et Jean-Luc Joly.
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À Paris, vers 1895, quelques romanciers sont en quête de leurs personnages. En effet, il advient parfois à ceux-ci de sortir du manuscrit qui les élaborait et d'aller se promener dans le vaste monde où il leur arrive d'autres aventures. D'autres ? ou les mêmes ? Quand Icare, par exemple, s'intéresse à l'avenir des moyens de transport, aura-t-il le destin que son nom peut suggérer ? Quelle fin lui prépare son auteur ? Et de quel auteur s'agit-il ?